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Le temps des démocraties populaires par Paul Stouder, IA-IPR Versailles


Le temps des démocraties populaires a duré 4 décennies (1948-1989). On n'en retient le plus souvent que les formes politique et économique, une dictature de type soviétique, la propriété collective et l'économie centralement planifiée. Mais les démocraties populaires ont aussi créé des formes originales de société ; la diffusion de l'instruction dans des pays où elle était rare, a créé de nouvelles élites sociales ; le développement de la protection sociale, notamment les soins médicaux bon marché, a introduit pendant deux générations des habitudes que la fin de ces régimes peuvent faire regretter (cf. l'ostalgie).


L'évolution de l'historiographie des démocraties populaires prend en compte les observations qui précèdent. Du temps où elles existaient, on écrivait surtout des livres pour savoir pourquoi et comment un certain nombre d'Etats étaient devenus communistes. Désormais, l'historien veut surtout comprendre pourquoi cet immense et puissant système s'est désintégré (J.-F. Soulet). Cette inversion de la problématique n'a été possible que par une inversion du point de vue de l'observation qui avait longtemps privilégié le parti et ses dirigeants et qui prend maintenant en compte la grande absente de l'histoire des pays communistes, la société civile.

La critique conceptuelle a accompagné l'évolution des points de vue. Est d'abord en cause ici l'expression de démocratie populaire, formule à la limite du pléonasme, forgée par le volontarisme de ses promoteurs pour la différencier de la démocratie libérale qualifiée de bourgeoise et ainsi jouer sur les insatisfactions nées de celle-ci comme sur les espoirs mis en celle-là (on parle aussi de démocratie nouvelle). La seconde ambiguïté sémantique réside dans l'expression « Europe orientale », entité géographique inventée pour faire pièce à l'Europe occidentale en construction à partir des années 1950 ; dans son article  Un occident kidnappé  (Le Débat, novembre 1983), Milan Kundera rappela que si cette autre Europe était alors située « politiquement à l'Est » elle était aussi « géographiquement au Centre et culturellement à l'Ouest ». L'analyse de l'écrivain tchèque participait de l'émergence déjà évoquée des sociétés civiles dans les Etats communistes.


1. La mise en place de l'ordre stalinien


  • Les équivoques d'une libération 


Pour les peuples de l'Europe centrale occupés par l'Allemagne nazie, la libération vint de l'est. Pour certains, l'arrivée de l'Armée Rouge, parfois flanquée d'unités formées par les communistes nationaux, fut vécue comme la promesse d'une révolution sociale et politique. Pour beaucoup, cependant, elle signifiait le début d'une autre occupation (Georges Mink). La présence militaire soviétique conduisait en effet à l'absorption politique et idéologique, les trois pays baltes étant, eux, purement et simplement annexés à l'URSS.


Staline avait clairement expliqué ses intentions au communiste yougoslave Djilas : « Cette guerre ne ressemble pas à celles d'autrefois ; quiconque occupe un territoire y impose également son propre système en concordance avec l'avance de son armée » (cité par J. Rupnik). Non seulement Staline n'autorisa pas l'organisation des élections libres promises à Yalta, mais il faussa systématiquement le jeu des forces politiques et sociales. L'instrument privilégié de ces manipulations fut la formation dans chaque pays d'un front national dominé par le parti communiste.


Une étude de cas pourrait être proposée ; elle rappellerait les étapes qui vont de la libération du pays à la formation d'un gouvernement communiste et montrerait les interactions du national et de l'international, du politique et du social. Ainsi, en Roumanie, le Front national démocratique (FND) comprend, outre le PC, un parti national paysan, un parti national libéral et un parti social démocrate qui participent à l'élimination de la dictature pro nazie d'Antonescu et au rétablissement de la paix (septembre 1944). Mais, dès qu'ils apprennent le programme communiste de réforme agraire et de nationalisation des entreprises, les partis paysan et libéral quittent le FND. A la fin de l'année, Andreï Vychinski, adjoint au ministre soviétique des affaires étrangères arrive à Bucarest pour notifier fermement au roi Michel la politique à suivre. Dès le 6 mars 1945, Petru Gorza, président du Front des Laboureurs, forme un gouvernement pro soviétique, les communistes obtenant les ministères de l'intérieur, de la justice, de l'économie et des transports, de l'armée.


En Pologne et Tchécoslovaquie, les communistes, minoritaires, furent imposés au gouvernement par les Soviétiques et suivirent les traces de leurs homologues roumains.


  • La soviétisation


L'établissement de gouvernements dirigés par les communistes laissait encore certaines marges de manœuvre aux dirigeants des différents pays, ainsi que l'affaire du plan Marshall allait le montrer. Bien que dirigée par le communiste Gottwald, la Tchécoslovaquie se montrait disposée à accepter l'aide américaine, ce qui déclencha la colère de Staline. Il expliqua à Gottwald que « cette acceptation serait un acte contre l'amitié avec l'URSS, contre les intérêts de l'URSS » (cité par F. Fejtö).


La liquidation des dernières forces d'opposition était à l'ordre du jour, prélude à une prise de contrôle direct du pays par l'Union soviétique. Mettant en œuvre ce que le Hongrois Rakosi qualifia « de tactique du salami » les communistes placent progressivement les leurs à tous les postes de responsabilité. En février 1948, le remplacement de fonctionnaires de la sûreté par des communistes provoqua la démission de 12 ministres non communistes mais ils ne purent entraîner une démission collective du gouvernement. Au contraire, le comité central invita les travailleurs de Prague à se rassembler pour faire échec à ce qu'il appela des menées anti-démocratiques tandis que le vice-ministre soviétique des affaires étrangères, Zorine, arrivait à Prague et menaçait d'une intervention militaire russe. Le PC appela à la formation de comités d'action révolutionnaires et de milices armées. Celles-ci s'emparèrent du siège du parti social-démocrate ; le 25 février, le président Bénès dut accepter l'organisation d'élections à liste unique.


Selon J. Kuron, cité par G. Mink, la soviétisation se caractérise par trois éléments : un pouvoir centralisé c'est-à-dire la soumission de toutes les organisations et institutions au pouvoir absolu du bureau politique du PC (en ce sens, on pourrait parler de bolchévisation); la puissance de la police politique qui s'appuie sur la terreur, la torture, la délation et une justice aux ordres du pouvoir ; le gouvernement aux ordres de Staline et de milliers de « conseillers » soviétiques présents dans chaque pays du bloc.


  • La satellisation


A partir de1947 une logique de blocs s'impose. A l'est, en réponse au plan Marshall, Staline crée le Kominform (septembre) dont la mission est de contrôler directement les partis communistes dans le sens des intérêts de l'Union soviétique. L'impulsion politique générale est désormais transmise directement et exclusivement de Moscou. Les partis au pouvoir doivent réprimer les récalcitrants et procéder à des épurations (procès Rajk en Hongrie, 1948 ; procès Slansky en Tchécoslovaquie, 1952).


L'alignement inconditionnel sur l'URSS est exigé comme le montre l'éviction de la Yougoslavie en 1948. Ancien membre du Komintern, Tito admirait Staline et ses méthodes d'organisation. Cependant, un contentieux ne tarda pas à surgir avec le Kominform, Tito projetant de faire de l'Albanie la septième république yougoslave, voire de constituer une grande fédération avec ses voisins des Balkans. Au printemps 1948, les Staliniens reprochèrent aux Yougoslaves de « manquer de rigueur avec les koulaks » et d'avoir un comportement inamical envers les conseillers soviétiques qui ne tardèrent pas à être retirés. Le 28 juin 1949, le Kominform condamnait Tito, espérant l'écarter de la direction du PC yougoslave au profit « d'authentiques communistes ». En fait, au congrès de juillet, Tito et ses partisans éliminèrent les Staliniens.


Au plan économique, l'organisation du « camp socialiste » se concrétisa par la constitution du Conseil d'entraide économique mutuel (CAEM) en 1949. Par son intermédiaire, l'économie centralement planifiée soviétique imposait ses normes et la prise en compte de ses besoins aux démocraties populaires. Celles-ci devaient spécialiser leurs productions dans le cadre d'échanges planifiés par l'URSS : la Tchécoslovaquie et la République démocratique allemande récemment constituée produiraient en priorité des machines tandis que la Pologne développerait sa production de charbon et la Roumanie celle de pétrole. Le processus de satellisation continua de se renforcer après la mort de Staline avec la formation du Pacte de Varsovie en 1955 pour répondre au réarmement de l'Allemagne fédérale et à son adhésion à l'OTAN.


2. Les révoltes des années 50 et les tentatives réformistes jusqu'au milieu des années 70


  •  La croissance extensive et ses limites


Le modèle soviétique d'étatisation des secteurs économiques clés, de planification centralisée et de collectivisation des terres, celle-ci étant diversement appliquée, notamment en Pologne, privilégia, comme en URSS, le développement des industries lourdes et des biens d'équipement en utilisant massivement l'énergie et les matières premières : c'est ce qu'on appelle la croissance extensive. Si ce mode d'industrialisation permit aux démocraties populaires d'amorcer un décollage économique au cours des années 50 et 60, il se révéla dans les années 70 inapte à l'innovation, s'enfermant dans des techniques obsolètes (cf. industrie automobile) et incapable d'assurer sa propre croissance interne (importation de produits manufacturés pour satisfaire les besoins des consommateurs en Hongrie, Pologne,…).


Au plan social, une nouvelle élite ouvrière se constitua dans des pays qui étaient à l'origine agricoles, sauf la RDA et la Bohême . L'éducation et les soins médicaux furent largement diffusés. Mais les produits alimentaires restaient rationnés (queues devant les magasins) et les biens de consommation rares. Caractérisant ce tableau contrasté, J. Kuron remarquait en 1995 : « Une grande partie de la société n'aimait ni le parti ni la terreur, mais en même temps, nombre d'individus appréciaient les chances de promotion sociale, appréciation qui était à la base de l'acceptation de l'ordre nouveau » (cité par G. Mink).


  • Les révoltes des années 50


Les états communistes d'Europe firent payer à la classe ouvrière le prix de l'industrialisation : lourde fiscalité, bas salaires, heures supplémentaires non rémunérées, journées patriotiques obligatoires (renonciation aux jours de repos). En l'absence d'élections libres et de toute modalité de gestion des conflits sociaux (syndicats officiels), les revendications ne pouvaient s'exprimer que par des soulèvements.


La disparition de Staline (mars 1953) fut suivie d'une série de soulèvements dans les démocraties populaires. En mai ce sont les ouvriers de Plzen, en Bohême, qui se révoltèrent contre l'échange de monnaie qui leur faisait perdre 12% de pouvoir d'achat. En juin, le relèvement drastique des normes de travail en RDA provoqua le soulèvement des ouvriers dans la plupart des villes du pays. Le 17, aux cris de : « Nous ne sommes pas des esclaves ! », « Elections libres », « Grève générale », des dizaines de milliers de manifestants se heurtèrent à la police de Berlin-Est renforcée par des chars soviétiques qui ne purent se rendre maîtres de la situation que vers 21 heures. On estima le nombre des victimes, pour l'ensemble de la RDA, à 500 morts.


Cependant, la déstalinisation engagée par Khrouchtchev au XXe congrès de PC de l'Union soviétique (février 1956) fit renaître l'espoir d'un changement politique. Le Kominform fut dissout. En Pologne, les ouvriers de Poznan se soulevèrent le 28 juin 1956. Craignant une contre révolution, les dirigeants communistes polonais firent appel à un communiste emprisonné depuis 1951 pour déviation nationaliste, Gomulka, pour diriger le parti et le pays. Khrouchtchev accourut à Varsovie pour s'assurer que la libéralisation sera limitée. A la nouvelle de la victoire de Gomulka les Hongrois se soulevèrent (24 octobre 1956) contre les dirigeants staliniens. Imre Nagy, communiste anti- stalinien, prend le pouvoir, annonce qu'il autorise le multipartisme et qu'il retire le pays du pacte de Varsovie. Mais, à l'appel d'un autre dirigeant communiste, Janos Kadar, les forces soviétiques entrent en Hongrie le 3 novembre et écrase le soulèvement populaire en faveur du gouvernement Nagy.


  • Stratégies réformistes et différenciation des pays


Dans les années 60, tandis que Tito, désormais réconcilié avec Khrouchtchev, poursuit la mise en œuvre de la voie yougoslave vers le communisme caractérisée par la pratique de l'autogestion, l'Albanie rompt ses relations avec l'URSS accusée de révisionnisme (entendre abandon du stalinisme) et la Roumanie de Ceaucescu affirme son indépendance nationale par rapport à l'Union soviétique (1965).


Dans les démocraties populaires fidèles à l'URSS la défense du système politique et économique est plus que jamais à l'ordre du jour. Pour faire face à l'émigration vers la RFA de travailleurs jeunes et bien formés, la RDA construit le mur de Berlin (août 1961). Au contraire, la Tchécoslovaquie semble s'engager en 1968 dans une tentative réformiste qui s'explique d'abord par un contexte original. Des noyaux réformistes s'étaient constitués tant au sein du parti (avec Alexandre Dubcek, premier secrétaire en Slovaquie) que dans les milieux intellectuels (l'économiste Ota Sik, le dramaturge Vaclav Havel). La coalition des « libéraux » tchèques et des nationalistes slovaques fit chuter Novotny (janvier 1968) qui fut remplacé par Dubcek. Ayant écarté du praesidium la plupart des anciens dirigeants, Dubcek annonce qu'il va autoriser le pluralisme politique, reconnaître la liberté de l'information et libéraliser l'économie (printemps 1968). Mais, hostiles aux réformes engagées et craignant un rapprochement de la Tchécoslovaquie avec la RFA, les dirigeants des pays membres du pacte de Varsovie (sauf Ceaucescu) décidèrent d'intervenir militairement pour rétablir la « légalité socialiste » en Tchécoslovaquie (20 août 1968).


La consolidation apparente des démocraties populaires reposait désormais sur la conviction partagée par les oligarchies communistes de devoir intervenir, au besoin par la force, pour sauvegarder leur pouvoir (théorie de la souveraineté limitée dite doctrine Brejnev). Une nouvelle alerte vint de Pologne où les ouvriers de Szczecin et de Gdansk se soulevèrent contre les hausses de prix à la consommation (1970) ; comme en 1956, une solution nationale fut trouvée, Gomulka étant alors remplacé par Gierek qui annula les hausses et se tourna vers les importations pour améliorer les conditions de vie des ouvriers.


3. L'entrée en jeu des sociétés civiles et la disparition des démocraties populaires


  • Les sociétés civiles s'opposent aux régimes communistes


Au milieu des années 70 les démocraties populaires semblent se stabiliser ; elles sont capables de procurer certains biens de consommation à leurs populations et sont reconnues au plan international (Ostpolitik de Willy Brandt et admission de la RDA à l'ONU, conjointement avec la RFA). Brejnev pense le moment venu de réaliser un des objectifs constants de la politique extérieure de l'URSS, la proclamation de l'inviolabilité des frontières issues de la guerre, la reconnaissance de l'intégrité territoriale des états et la non-intervention dans les affaires intérieures des pays. C'est sur ces bases que s'ouvre à Helsinki, en 1972, la conférence sur la sécurité et la coopération en Europe à laquelle les Occidentaux obtiennent que soient joints la coopération économique et le respect des droits de l'homme et des droits des peuples à disposer d'eux-mêmes, principes qui figurent dans l'acte final signé en 1975. Sur le moment, l'URSS et les démocraties populaires semblent l'emporter dans la mesure où les dissidents sont partout pourchassés voire expulsés pour les empêcher d'agir dans leur pays.


Pourtant, les peuples des démocraties populaires brandissent l'acte d'Helsinki contre les régimes communistes. Forts de leur première expérience de 1968, les intellectuels tchèques constituent la Charte 77 qui rassemble notamment le philosophe Patocka, l'historien Jiri Hajek, Vaclav Havel et ne tarde pas à faire école dans les autres pays. Par ailleurs, la contestation polonaise resurgit en 1980 (grève des chantiers navals de Gdansk) et se transforme en une crise rampante du régime. Le 31 août de la même année, le gouvernement polonais doit légaliser le premier syndicat libre dans une démocratie populaire, Solidarnosc (Solidarité), dirigé par Lech Walesa, électricien aux chantiers navals Lénine de Gdansk. En moins d'un an Solidarité rassemble près de 10 millions d'adhérents. Les autorités sont débordées. Pour éviter une intervention soviétique, le général Jaruselski prend le pouvoir et proclame l'Etat de guerre (13 décembre 1981). Les dirigeants de Solidarité, dont Walesa, sont emprisonnés.


  • La disparition des démocraties populaires


Le facteur accélérateur de la crise finale des démocraties populaires vint de là où on l'attendait le moins, d'Union soviétique, où Mikhaïl Gorbatchev accéda à la tête du Parti communiste de l'Union soviétique en avril 1985. Il ne tarde pas à faire connaître son intention de réformer en profondeur son pays dans lequel il diagnostique stagnation économique et sociale. Au plan stratégique, la perestroïka (réforme) impliquait un arrangement global avec l'Occident (le traité de Washington du 8 décembre 1987 entraîna l'élimination des missiles nucléaires de courte et moyenne portée) et l'abandon de la « doctrine Brejnev » de souveraineté limitée des pays d'Europe du Centre-est.


En décembre 1988, Gorbatchev avertit les dirigeants polonais aux prises avec de nouvelles grèves ouvrières, qu'ils ne pourront pas compter sur l'intervention de l'Armée rouge en cas de troubles graves. Des élections libres sont organisées dont Solidarité sort grand vainqueur : le 24 août 1989 Tadeusz Mazowiecki devient le premier chef de gouvernement non communiste en Pologne. Dans le même temps, Gorbatchev répond favorablement aux dirigeants réformistes hongrois que leur pays pourra quitter le Pacte de Varsovie. Ceux-ci entreprennent immédiatement de démanteler le rideau de fer qui sépare la Hongrie de l'Autriche. Par la brèche ainsi ouverte, des dizaines de milliers de touristes est-Allemands gagnent l'ouest et passent en République fédérale. En RDA même, des manifestations de masse, notamment à Leipzig, réclament la fin du monopole communiste et des réformes démocratiques en scandant « Wir sind das Volk » (nous sommes le peuple). Le 18 octobre 1989, Honecker est remplacé à la tête de la R.D.A. par Krentz qui doit rapidement ordonner l'ouverture du mur de Berlin, pour les mêmes raisons que Ulbricht l'avait fait construire en 1961 : afin que les Allemands de l'Est restent en R.D.A. De fait, sans que l'émigration à l'ouest se tarisse tout à fait, la plupart rentrent chez eux après avoir satisfait leur désir de se déplacer et leur curiosité à propos de l'Ouest.


Commencée dans les pays qui avaient déjà connu des soulèvements en 1956 (Pologne, Hongrie), la révolution démocratique de 1989 se généralise à l'Europe du Centre-est : en Bulgarie et en Tchécoslovaquie, les dirigeants communistes sont remplacés pacifiquement par des réformateurs ; en revanche, en Roumanie, le renversement de la dictature de Ceaucescu se fait au prix d'une révolution sanglante. Partout, des élections libres et pluralistes sont organisées.


  • A propos des causes de l'effondrement des démocraties populaires

Comme d'habitude, les causes sont multiples et il n'est peut être pas raisonnable de produire un schéma explicatif. On soulignera d'abord qu'il s'agit, sauf en Roumanie, de l'effondrement pacifique d'un système miné de l'intérieur par ses échecs économiques et, selon les cas, l'indifférence ou l'hostilité des populations. On rappellera aussi le soutien constant de l'Occident, longtemps moral (cf. Kenendy : « Ich bin ein Berliner ») puis devenu actif avec l'implantation à l'ouest des euromissiles qui firent pièce à la stratégie soviétique de découplage entre la défense de l'Europe occidentale et celle des Etats-Unis. Ajoutons enfin la perméabilité du rideau de fer traversé par des flux d'Occidentaux depuis les accords d'Helsinski et par des flux d'informations qui ne permettaient plus aux populations des démocraties populaires d'ignorer les réalités de l'Ouest


06/12/2008

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