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La guerre d'Algérie - 1ère partie (INA-Jalons)

LA GUERRE D'ALGÉRIE (1954-1962)

1ère partie


Les événements d'Algérie en novembre 1954



Les Actualités françaises, diffusion le 11.11.54

Le 10 octobre 1954, un groupe de nationalistes algériens fonde le Front de Libération National (FLN). Leur objectif : mener une guérilla révolutionnaire visant à arracher l'indépendance algérienne à la France. Le premier acte de ce soulèvement a lieu dans la nuit du 1er novembre 1954 : 70 attentats disséminés sur une trentaine de points du territoire algérien visent à saboter des installations névralgiques (radio, centraux téléphoniques, dépôts de pétrole…) et à toucher des casernes et des gendarmeries afin d'y récupérer des armes.
Ces attentats, qui devaient épargner les civils, font huit morts, parmi lesquels un jeune instituteur français, Guy Monnerot. Dès le lendemain, le gouvernement Mendès France et son ministre de l'Intérieur, François Mitterrand, organisent la répression contre-terroriste dite de « remise en ordre intérieure ». Toutefois, l'expression ne dupe pas longtemps l'opinion : c'est bien une guerre qui vient de débuter en Algérie.


Question 1 : Est-ce le début d'une guerre ?

 

Question 2 : Repérer dans le commentaire le vocabulaire signifiant.

 

Question 3 : Montrer l'exploitation des événements à des fins de dramatisation par les autorités françaises.


Les opérations militaires dans les Aurès en novembre 1954



Les Actualités françaises, diffusion le 18.11.54


Dès le lendemain de la « Toussaint rouge », le gouvernement français lance une opération de remise en ordre dans les zones clefs du soulèvement, et tout particulièrement dans les Aurès. La détermination française est soulignée par la lourdeur du dispositif aussitôt activé : de 57 000 hommes en novembre (qui comprend immédiatement des appelés), le contingent passe à 83 000 hommes en janvier, cependant que les historiens évaluent le nombre de combattants FLN à seulement un millier en novembre 1954. L'action militaire passe par la guerre psychologique (lâchers de tracts sur la Kabylie et les Aurès appelant les autochtones à rester fidèles à la France), les arrestations (2 000 environ entre novembre et janvier) et des opérations militaires traditionnelles. Ces dernières se heurtent souvent à la combativité des nationalistes et à l'organisation poussée du FLN. Ainsi en va-t-il dans les Aurès, zone de guérilla difficile d'accès sur laquelle on ne recense alors guère que 350 combattants du FLN.

Question 4 : Comment sont toujours qualifiés les « rebelles algériens » ? Pourquoi ?

 

Question 5 : Qui intervient pour rétablir l'ordre ?

 

Question 6 : Terrorisme ou guérilla ?

 

Question 7 : Quelles sont les modalités de la répression ?

 

Question 8 : Quel est le but recherché ?


Allocution de Monsieur Mitterrand et interview du Caïd Maoui de M'Chounèche*  le 29 novembre 1954


Les Actualités françaises, diffusion le 01.12.54

* successeur du Caïd Sadok tué par le FLN le 1er novembre 1954 

Dans la nuit du 1er novembre, les fellaghas préparent une embuscade dans les gorges de Thiganimine, sur la route reliant Biskra à Batna, afin d'arrêter la navette autocar quotidienne qui relie les deux villes. Dans cet autocar voyagent un couple de Français, les Monnerot, instituteurs en Algérie depuis un mois, et le Caïd de M'Chounèche, Bennadji Sadok, un ancien officier qui se rend à Batna pour y montrer aux autorités françaises des tracts nationalistes et prévenir qu'il est l'objet d'un ultimatum s'il ne se lie pas au parti des indépendantistes. Lorsque les nationalistes arrêtent l'autocar et font mine d'emmener les deux Français, le Caïd s'interpose. Il est tué d'une rafale de mitraillette. Guy Monnerot est mortellement blessé. Sa femme est grièvement touchée au bassin. Cet épisode n'est qu'une des nombreuses actions menées durant la nuit du 1er novembre. Mais sa portée, avec la mort d'un civil européen et celle d'un Français musulman dévoué à la France, prend force de symbole. L'événement frappe les esprits, masquant en partie cette autre réalité qu'ont pu démontrer Yves Courrière et Maria Romo : la plupart des objectifs du 1er novembre, souvent visés de façon assez « artisanale », ne firent que très peu de victimes et ne relevaient pas, globalement, d'une volonté terroriste systématique.


Question 9 : Pourquoi diffuser cette interview ?


Conférence sur l'Algérie de Messieurs Mollet, Pineau et Lacoste

en mars 1956




Les Actualités françaises, diffusion le 21.03.56


Dans son discours d'investiture du 1er février 1956, Guy Mollet affirme que « l'objectif de la France (…) est, avant tout, de rétablir la paix et d'obtenir que cessent le terrorisme et la répression aveugle ». Cependant, un mois après l'épisode des tomates d'Alger (6 février), son programme « cessez-le-feu, élections, négociations » ne répond plus à une logique de paix. Le FLN n'accepte pas de faire taire les armes : il n'est pas question d'un cessez-le-feu. Surtout, le FLN ne peut accepter un plan qui n'envisage pas l'indépendance. On évoque alors une intégration assortie de solutions fédérales. Le vote de la loi des « pouvoirs spéciaux », le 12 mars 1956, aggrave la situation. Requis par Robert Lacoste, résident à Alger, pour faire face à une recrudescence terroriste, ces pouvoirs doivent permettre de développer une politique double : réforme et répression. Mais, fort de l'autorité discrétionnaire qu'ils lui confèrent, Robert Lacoste en use d'abord pour tenter de juguler l'insurrection. L'effort militaire prime. La logique de guerre domine et amène à l'augmentation des forces déployées en Algérie : 200 000 soldats début 1956, 400 000 en juillet. Un choix nécessaire pour « quadriller » systématiquement le terrain et vaincre l'adversaire. En mars-avril 1956, c'est ce choix que le gouvernement doit justifier auprès d'une opinion troublée par le coût de la guerre, par le maintien sous les drapeaux des classes 56 et 57, puis le rappel des classes 52, 53 et 54.
 

Question 10 : Montrez que les troubles continuent.

 

Question 11 : Quelle est la réponse du gouvernement français ?

 

Question 12 : Dans quel but ?


L'allocution du général de Gaulle à Alger, le 4 juin 1958




RTF, diffusion le 04.06.58


Lors de son retour au pouvoir, au printemps 1958, le général de Gaulle doit gérer une situation très tendue en Algérie depuis la crise du 13 mai. La communauté européenne et une partie de l'armée se radicalisent autour de l'idée d'Algérie française. Ils refusent tout processus d'autonomisation. Ils espèrent que de Gaulle (pourtant indécis sur la nature exacte de l'avenir algérien) devienne leur avocat et le garant du maintien français en Algérie.

Dès qu'il est investit des pleins pouvoirs (2 juin), le Général se rend à Alger (4-7 juin) où l'on attend, dans les milieux européens, qu'il se prononce en faveur de l'Algérie française. En fait, il a trois objectifs : rassurer la population européenne et éviter sa révolte (elle ne ferait qu'aggraver la crise algérienne) ; dire son respect du peuple algérien musulman en guerre ; affirmer sa légitimité des deux côtés de la Méditerranée, auprès des civils comme des militaires.

Les paroles qu'il prononce à cette occasion sont de la plus haute importance. Son « Je vous ai compris. Je sais ce qui s'est passé ici… » est devenu historique. De Gaulle vient avant tout lancer un appel à la concorde et au retour au calme, afin de préparer la France à sortir du bourbier algérien, reléguer la IVe République au magasin des mauvais souvenirs et passer à cette Ve République qu'il a hâte de porter sur les fonds baptismaux. A ces différents titres, ce discours du 4 juin 1958 est un temps fort de l'histoire du XXe siècle.

Utiliser les trois premières minutes du document.

 

Question 13 : Quelles sont les promesses du général de Gaulle ?

 

Question 14 : Que penser de la réaction des algériens présents ?


Allocution du général de Gaulle du 16 septembre 1959

en faveur de l'autodétermination



RTF, diffusion le 16.09.59

Ramené au pouvoir par l'émeute algéroise du 13 mai, le général de Gaulle a pour mission de mettre fin au conflit. Dans un premier temps, le Général semble donner raison aux partisans d'un maintien de l'Algérie sous souveraineté française. « Je vous ai compris » lance-t-il dès le lendemain de son investiture, le 4 juin 1958, aux colons d'Algérie. Une orientation que semble confirmer la conférence de presse du 23 octobre 1958 dans laquelle le Général n'offre d'autre perspective au FLN qu'une reddition honorable, la « paix des braves ». 1959 constitue un tournant. Prenant acte de son échec de 1958, le FLN ayant refusé son offre, de Gaulle proclame solennellement le 16 septembre le droit de l'Algérie à l'autodétermination. Une fois le cessez-le-feu obtenu, les Algériens se verront offrir le choix entre trois solutions : la sécession, la francisation complète, « de Dunkerque à Tamanrasset », ou la constitution d'une Algérie gouvernée par les Algériens, mais « en union étroite avec la France ». A ce stade, de Gaulle n'accepte pas encore une Algérie indépendante, il reste favorable à un maintien de la présence française. En effet, s'il propose la « sécession » (signe d'une incontestable ouverture politique), c'est pour mieux disqualifier une solution à ses yeux « invraisemblable et désastreuse ». « Les conséquences de la sécession seraient une misère épouvantable, un affreux chaos politique, un égorgement généralisé et bientôt la dictature belliqueuse des communistes », met-il en garde tandis qu'il s'engage à protéger les Algériens qui resteraient fidèles à la France.


Question 15 : En quoi ce discours est-il nouveau ?

 

Question 16 : Qu'est-ce que l'autodétermination ?






02/01/2009

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