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Félix Houphouët-Boigny, le père de la Côte d'Ivoire



Félix Houphouët-Boigny, né le 18 octobre 1905 à Yamoussoukro dans une riche famille baoulé (rameau du peuple Akan) de chefs coutumiers animistes, converti au catholicisme à 11 ans, devient médecin de brousse.


En 1932, il publie dans l'organe de la S.F.I.O. un texte anonyme en faveur des planteurs indigènes intitulé « On nous a trop volés ». Il succède à son frère à la chefferie en 1938 et prend en charge la plantation familiale, l'une des plus grandes et plus riches du pays.

 

En 1944, il fonde le Syndicat agricole africain (SAA), puis le Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI), et, en octobre 1946, le Rassemblement démocratique africain (RDA) qu'il préside.  

 

Élu aux deux Assemblées constituantes (1945 et 1946), il fait adopter la suppression du travail forcé dans les colonies d'Afrique. Député de la Côte d'Ivoire jusqu'en 1959, il devient président du Grand Conseil de l'AOF de mai 1957 à mai 1958.

Contrairement à de nombreux dirigeants africains qui réclament une indépendance immédiate, Houphouët-Boigny souhaite une transition en douceur au sein de l'« ensemble français » car, selon lui, l'indépendance politique sans l'indépendance économique ne vaut rien. Il fait donc campagne pour le « oui » lors du référendum pour la Communauté franco-africaine, proposé par de Gaulle le 28 septembre 1958. Seul le guinéen, Ahmed Sékou Touré ose dire « non » préférant, à l'inverse d'Houphouët-Boigny, « la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l'esclavage ». Malgré ce succès, la communauté franco-africaine s'écroule peu de temps après, poussée par la fédération du Mali qui souhaite l'indépendance. Le 7 août 1960, Houphouët Boigny proclame à contrecœur, l'indépendance de la Côte d'Ivoire.
Il est élu président de Côte d'Ivoire le 27 novembre 1960, après l'accession à l'indépendance. Constamment réélu de 1965 à 1990, il meurt le 7 décembre 1993.

 

Partisan de la Françafrique, une étroite collaboration avec l'ancienne métropole, il parvient de cette façon à développer économiquement la Côte d'Ivoire, notamment dans le secteur agricole, faisant de son pays un îlot de prospérité dans un continent miné par la pauvreté ; on parle alors de « miracle ivoirien ». Mais si l'exportation de cacao et de café a fait la richesse de la Côte-d'Ivoire, elle provoque également ses difficultés dans les années 1980, après la chute brutale des cours des matières premières. Dès lors, son régime dictatorial, bien que débonnaire, miné par une corruption endémique, devient de plus en plus insupportable pour la population touchée de plein fouet par la crise économique dont les impacts se font encore sentir, aujourd'hui, dans le pays.

 

Sources :

Encyclopædia Universalis

Wikipédia

Fondation Charles de Gaulle


Pour comprendre les caractères et les facteurs de la crise ivoirienne actuelle, un « Dessous des cartes » proposé en 2006 par Jean-Christophe Victor :  

     




Tiken Jah Fakoly, né en 1968 à Odienné, au nord-ouest de la Côte d'Ivoire, exilé au Mali de 2003 à fin 2007, suite à des menaces de mort, est un chanteur engagé qui veut « éveiller les consciences », en dénonçant les nombreux régimes politiques africains, corrompus et antidémocratiques, le néocolonialisme, notamment la continuation du pillage des richesses africaines par l'Occident souvent dénommé « Babylone », avec la complicité des dictatures locales qui réveillent ou animent, à l'instar de la Côte d'Ivoire jusqu'en 2007, les conflits ethniques.

Grâce à son reggae particulièrement passionné, Tiken Jah Fakoly est devenu le porte-parole de la jeunesse ivoirienne et, plus largement, africaine.


Quelques chansons pour découvrir ou réécouter cet artiste attachant et percutant :




01/02/2009

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