N'Krumah, fondateur du Ghana et chantre du panafricanisme
Kwame N'Krumah, né le 18 ou 21 septembre 1909 à Nkroful, un village du sud ouest de la colonie britannique de la Goald Coast, mort en exil le 27 avril 1972, dans un hôpital à Bucarest, en Roumanie, est le père de l'indépendance du Ghana et le militant du panafricanisme.
Après des études d'économie, de sociologie aux États-Unis puis de droit en Angleterre, où il commence son combat politique contre le colonialisme, en participant notamment en 1945 au Congrès panafricain, N'Krumah revient dans son pays natal en 1947. Il fonde le Convention People's Party (CPP) qui réclame l'octroi sans délai de l'autonomie interne de la Gold Coast. Il appelle au boycott et à la désobéissance civile, comme Gandhi en Inde, ce qui lui vaut d'être emprisonné en 1950. Suite à la victoire de son parti aux élections de 1951, il est libéré.
Nommé Premier ministre de la Gold Coast, le 22 mars 1952, il réclame dès l'année suivante l'indépendance. Après une nouvelle victoire du CCP aux élections de 1956, la Gold Coast devient indépendante sous le nom de Ghana, le 6 mars 1957. N'Krumah, se réclamant marxiste mais non communiste, maintient le Ghana dans le Commonwealth. Il proclame en 1960, la république dont il devient le Président.
Mais très vite, il impose au Ghana son pouvoir absolu : il monopolise tous les pouvoirs, se déclare Président à vie, élimine tous ses rivaux, réprime dans le sang les manifestations du peuple contre sa politique économique qui a ruiné le pays. En février 1966, l'armée, profitant de son voyage en Chine, procède à un coup d'État et le destitue. Il trouve refuge chez Sékou Touré en Guinée.
Sur le plan international, on retient son projet ambitieux du panafricanisme, la création d'États-Unis d'Afrique. Il organise, à Accra en 1958, la première conférence des États Indépendants d'Afrique et promeut avec ses collègues africains une « politique africaine commune ». En 1958, il apporte son soutien politique et économique à la Guinée de Sékou Touré qui vient de se déclarer indépendante, en ayant refusé d'entrer dans la Communauté française. Il tente un premier pas vers une réalisation concrète du panafricanisme en réalisant une union entre le Ghana et la Guinée en 1959, à laquelle se joint le Mali de Modibo Keïta en décembre 1960. Mais celle ci ne reste que symbolique. Il participe en 1963 à la rédaction de la charte de création de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) mais ses idées fédératrices ne sont pas retenues. Les nouveaux leaders des pays indépendants ne sont, en effet, pas prêts à renoncer à leur toute nouvelle souveraineté. De plus, l'Unité africaine, en pleine période de Guerre froide, est ressentie comme une manœuvre pour soumettre toute l'Afrique au communisme, N'Krumah ayant rejoint, officieusement, le camp socialiste (bien que se déclarant non-aligné), en juillet 1962. Le chef ghanéen est désavoué sur la scène africaine et internationale.
En 1956, le Trinidadien, grand maître du Calypso, Lord Kitchener compose et chante Birth of Ghana pour célébrer l'accession à l'indépendance, toute proche, de la première colonie d'Afrique noire :
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