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Samuel Huntington, politologue américain, qui a enseigné à Harvard pendant près de 58 ans, auteur du célèbre et contesté Le choc des civilisations, publié en 1996 et traduit dans 39 langues, s'est éteint le 24 décembre 2008, à l'âge de 81 ans. Il est considéré par ses pairs comme « l'un des plus influents politologues américains de ces cinquante dernières années ».

Pour Huntington, la scène internationale de l'après-Guerre froide va être le théâtre de conflits violents, non plus entre États-Nations mais entre civilisations.

Dans son ouvrage, Huntington identifie huit civilisations mondiales, dont chacune des civilisations a un système singulier de valeurs, structuré par une religion qui pour le politologue américain est «  la force centrale qui motive et mobilise les peuples ».

Il y prédit que la civilisation occidentale et la civilisation musulmane seront inéluctablement amenées à s'affronter.

Sa thèse a suscité un large débat sur les relations entre les mondes occidental et islamique, surtout après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Alexandre Adler (Courrier International) relève plusieurs faiblesses dans la thèse de Huntington :

• création d'une civilisation latino américaine pour des raisons de couleur de peau, de pression immigrée.

• invention d'une civilisation japonaise pour faire contrepoids à la civilisation chinoise, car on est dans une logique de « containment » de la Chine.

• invention d'une civilisation bouddhique qui n'a pas de sens si ce n'est pour montrer que l'oppression du Tibet est liée à un choc de civilisation entre Chine et bouddhistes.

• existe-t-il une civilisation occidentale ou des aires culturelles (Europe, Amérique du Nord, Australie) ?

Une autre analyse critique de la thèse de Huntington :

Le choc des civilisations

Á ceux qui jugeaient sa thèse simpliste, Huntington avait répondu lors d'un entretien à la revue Islamica en 2007 :

« Je maintiens que les identités, les antagonismes et les affiliations culturels joueront non seulement un rôle, mais un rôle majeur dans les relations entre États. »

Une réponse ambivalente du groupe hip-hop iranien, Hich-Kas, aux thèses de Huntington. Des paroles (in persian) conformes à la rhétorique du régime des ayatollahs qui peuvent conforter le « choc des civilisations » mais sur des rythmes inspirés du « Grand Satan » (États-Unis) :