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Né à Alexandrie le 15 janvier 1918, dans une famille modeste de fonctionnaires, Gamal Abdel Nasser devient officier après avoir suivi l'Académie militaire du Caire. Il combat la domination anglaise en fondant en 1942 le mouvement clandestin des Officiers patriotes. Humilié par la défaite du premier conflit israélo-arabe en 1948, il est convaincu que seul un changement de régime peut redresser l'Égypte. Nasser forme le mouvement des Officiers libres pour organiser le coup d'État du 23 juillet 1952 qui provoque l'abdication et l'exil du roi Farouk. Le 18 juin 1953, la république est proclamée. Il devient rapidement le véritable maître du pays après avoir écarté du pouvoir le général Néguib, en novembre 1954.

Lors de la conférence de Bandung en 1955, il est l'un des leaders de la décolonisation, en marquant sa volonté de non-alignement et de participation à la lutte contre le colonialisme. Président de la République en juin 1956, il nationalise le canal de Suez, le 26 juillet 1956, pour financer la construction du barrage d'Assouan, les États-Unis ayant refusé leur soutien financier.

Nasser à son retour au Caire, le 1er août 1956,

La nationalisation du canal entraîne, fin octobre 1956, l'intervention militaire de l'Angleterre et de la France à Suez et d'Israël dans le Sinaï. Mais la pression soviétique et américaine contraint l'arrêt des hostilités et les envahisseurs au retrait humiliant. La crise de Suez marque l'avènement du Tiers Monde comme partenaire privilégié des deux « Grands » sur l'échiquier international. En 1964, Nasser inaugure le barrage d'Assouan, réalisé avec l'aide de l'URSS.

Fort de sa victoire lors de la crise de Suez, Nasser devient le leader du monde arabe. Il défend sa conception d'un panarabisme laïc et moderne avec pour corollaire la lutte contre Israël. Le nassérisme permet l'arrivée au pouvoir en Syrie et en Irak de partis panarabes laïcs, le Baas.  En 1958, Nasser fusionne l'Égypte et la Syrie en une République arabe unie en 1958. Mais c'est un échec, la R.A.U. est dissoute en 1961.

Après cette défaite, Nasser présente sa démission, mais des manifestations de rue se produisent, lui demandant de rester au pouvoir. Il accepte l'aide massive des Soviétiques pour reconstituer l'armée égyptienne, puis cherche à récupérer les territoires égyptiens occupés en organisant une « guerre d'usure » contre Israël de 1969 à 1970. Il signe un cessez-le-feu avec l'État hébreu, un précédent qui entraîne la rupture de l'Égypte avec le chef palestinien Arafat.

Le raïs égyptien meurt d'une crise cardiaque, le 28 septembre 1970. Ses funérailles ont lieu le 1er octobre, devant près de cinq millions de personnes.

Un train bondé de passagers

venus assister aux obsèques de Nasser

Nasser reste considéré comme le fondateur de l'Égypte moderne.

Pour mieux comprendre la carrière du chef égyptien, les enjeux de la décolonisation et ceux du Moyen-Orient, un documentaire d'Alexandre Adler :