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La guerre d'Algérie - 2ème partie (INA-Jalons)

LA GUERRE D'ALGÉRIE (1954-1962)
2ème partie


La semaine des barricades (fin janvier 1960)


Le discours du général de Gaulle sur l'autodétermination de septembre 1959 provoque la stupeur à Alger. Les défenseurs de l'Algérie française savaient que la majorité des musulmans choisiraient la sécession et ils n'imaginaient pas pouvoir rester en Algérie, à un contre dix, sans le soutien de la métropole.

Pour les chefs militaires, le sentiment commence à poindre qu'ils ont été trahis. Des contacts s'engagent entre les « colonels » et les activistes. Massu confie à un ancien parachutiste, journaliste à la Süddeutsche Zeitung : « L'armée fera intervenir sa force si la situation le demande. Nous ne comprenons plus la politique du général de Gaulle. » Reproduits à son insu, ces propos font scandale : Massu est limogé.

Le limogeage de Massu met le feu aux poudres : c'est la « semaine des barricades », qui voit le peuple algérois protester contre les « bradeurs » sur le plateau des Glières. Lors d'affrontements armés avec les gendarmes, 20 personnes sont tuées, dont 14 gendarmes, et plus de 200 sont blessées. Des activistes de l'Algérie française, Pierre Lagaillarde, président des étudiants d'Alger, Joseph Ortiz, propriétaire du bar du Forum, organisent alors un camp retranché au centre d'Alger, pour tenter de transformer Alger en place forte de la résistance au pouvoir gaulliste.

La semaine des barricades creuse entre Français d'Algérie et Français de la métropole un fossé dont la trace se lit dans le Bloc-Notes de François Mauriac : « Les Français de la métropole savent-ils que leur destin en ce moment se joue ? Et qu'un cafetier d'Alger (Ortiz) invite le général de Gaulle à changer la politique de la France ? »


Question 17 : Qui a organisé des barricades ? Pourquoi ?

 

Question 18 : Commentez la dernière phrase : « le fossé s'élargit entre Alger et Paris ».


L'appel du général de Gaulle lors de la semaine des barricades,
le 29 janvier 1960




Pendant la semaine des barricades, le général de Gaulle reprend l'initiative, le 29 janvier 1960, en paraissant en uniforme à la télévision pour réaffirmer sa volonté de s'en tenir à la politique d'autodétermination, renvoyant dos à dos le FLN  et les hommes des barricades qui rejettent cette option.
Tandis qu'il s'efforce de rassurer les pieds-noirs en affirmant la solidité des liens entre la France et l'Algérie, il rappelle en termes énergiques les militaires à leur devoir d'obéissance.


Question 19 : Qui ne veut pas de l'autodétermination ?

 

Question 20 : Par quel moyen le Général rappelle-t-il qu'il est le chef des armées ?

 

Message radiotélévisé du général de Gaulle du 23 avril 1961




Le samedi 22 avril 1961, les généraux Challe, Salan, Zeller et Jouhaud, avec l'appui du 1er régiment de parachutistes, commettent un coup de force à Alger. Le 23 avril, de Gaulle décide d'assumer les pleins pouvoirs prévus par l'article 16 de la Constitution. Il en informe la Nation.

Ce « putsch » trouve son origine dans l'accélération de la politique gaullienne de décolonisation après l'échec des barricades. Le 11 avril 1961, la conférence de presse du chef de l'Etat, justifiant sur un ton désinvolte la décolonisation de l'Algérie parce qu'elle coûte à la France, fait l'effet d'une provocation. Le 22 avril 1961, un « quarteron de généraux en retraite » s'empare d'Alger. Mais cette tentative de refaire le 13 mai 1958 tourne court. Le discours du général de Gaulle, le 23, diffusé par les postes à transistor en Algérie, encourage la désobéissance des soldats du contingent aux officiers putschistes et intimide les hésitants. L'échec du putsch ne décourage pas les jusqu'au-boutistes civils et militaires qui rejoignent l'OAS pour en préparer un autre.


Question 21 : Dans quelle mesure le Général de Gaulle estime-t-il que la grandeur de la France a été bafouée par le putsch ?

 

Question 22 : Montrez comment le Général utilise le média télévisuel pour dramatiser une situation difficile.


La fin de la Conférence d'Évian, le 18 mars 1962




Les Actualités françaises, diffusion le 21.03.62

Le 20 mai 1961, les négociations visant à rétablir la paix en Algérie s'ouvrent entre la France et les plénipotentiaires du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Les discussions sont longues, houleuses, par trois fois ajournées. Elles aboutissent à l'Hôtel du Parc d'Évian, le 18 mars 1962, après une accélération des pourparlers déterminée par l'aggravation du conflit et la vague du terrorisme OAS de janvier-février.

En France, la tension aboutit en effet « à faire régner une atmosphère de guerre civile larvée [en France] dans laquelle le pouvoir risque (…) de perdre toute autorité et toute crédibilité ». Lorsque débute le troisième round des négociations, le 7 mars, la France accepte donc de faire des concessions — abandon du Sahara en particulier — pour obtenir la paix. Le 18 mars, Louis Joxe et Krim Belkacem, qui dirigent respectivement les deux délégations, signent les accords dits d'
Évian. Le soir même, le général de Gaulle annonce la signature des accords mettant fin à la guerre d'Algérie.

Après plus de huit ans de guerre, ceux-ci mettent fin aux opérations militaires, à partir du 19 mars à midi. Le 3 juillet, alors que les Français se sont prononcés par référendum le 8 avril à plus de 90% en faveur de l'indépendance algérienne, le général de Gaulle proclame officiellement la naissance de l'Algérie souveraine.


Question 23 : Pourquoi les accords d'Évian sont-ils attendus avec impatience des deux côtés de la Méditerranée ?

 

Question 24 : Montrez que dans la façon de s'exprimer « face caméra » et dans son discours, le Général rend hommage aux Français.


L'attentat du Petit-Clamart, le 22 août 1962


Les Actualités françaises, diffusion le 29.08.62

Le 22 août 1962, le général de Gaulle échappe de peu à l'attentat du Petit-Clamart perpétré par l'OAS.

À partir du putsch avorté des généraux en Algérie (avril 1961) et de l'ouverture des négociations d'Evian avec le GPRA (mai 1961) visant à mettre fin à la guerre d'Algérie, le général de Gaulle devient une cible pour l'OAS, une OAS qui refuse radicalement l'idée de l'indépendance algérienne. « Tuer de Gaulle ? (…) c'était l'idée fixe de la plupart des chefs de l'OAS ». L'organisation prépare en effet de nombreux attentats, notamment celui de Pont-sur-Seine, le 8 septembre 1961. Après le 19 mars 1962 (accords d'
Évian), l'idée d'un attentat (qui a pris le nom d'« Opération Z ») est plus que jamais à l'ordre du jour.

Les mesures de sécurité prises depuis septembre 1961 pour protéger le chef de l'État ont beau être impressionnantes, elles n'intimident pas ses ennemis farouches. Bastien-Thiry en particulier. Il a mené l'opération de Pont-sur-Seine. Il met en place l'embuscade du Petit-Clamart, le 22 août 1962. C'est sa septième tentative en un mois.

Un commando de douze hommes fortement armés se poste en deux groupes à Clamart, sur la nationale 306 au carrefour dit du Petit-Clamart ; route que s'apprête à emprunter le convoi menant le président de la République de Paris à l'aérodrome de Villacoublay. À 20h09, le convoi passe et il est assailli par un feu nourri, tiré en deux salves. Par miracle, les balles n'atteignent pas leurs cibles. On retrouvera pourtant 14 impacts sur la DS présidentielle et 187 douilles.

C'est le plus sérieux attentat auquel échappe de Gaulle. Quant à l'ex lieutenant-colonel d'aviation Jean-Marie Bastien-Thiry, arrêté le 17 septembre, il sera condamné à la peine capitale et exécuté en mars 1963.


Question 25 : Dans quel contexte a lieu cet attentat ?

 

Question 26 : Quels sont les moyens utilisés pour atteindre le Général ?

 

Question 27 : Montrez comment est monté ce sujet des Actualités françaises, dans quel but ?


Les rapatriés d'Algérie (mai 1962)




Journal télévisé de 13 H, diffusion le 21.05.62

Avec la signature des Accords d'Evian (18 mars 1962), le ciel tombe sur la tête des Français d'Algérie. La situation y est très tendue, à cause des exactions du FLN envers la communauté européenne et les harkis, mais également à cause de la politique de la « terre brûlée » de l'OAS, et enfin, à cause de l'attitude parfois belliqueuse des troupes françaises chargées du maintien de l'ordre jusqu'à l'indépendance. Attentats et tueries sont omniprésents. Les camps se radicalisent.

Le 8 avril, de Gaulle obtient l'approbation des accords d'
Évian par référendum. Pour nombre de pieds-noirs, c'est un tournant ; même si les accords d'Évian prévoient qu'ils pourront demeurer en Algérie, il apparaît au plus grand nombre impossible de rester dans un pays qui va passer aux mains du GPRA et prendre le tournant du socialisme.

De fin mars à mai, 200 000 personnes quittent leur sol natal, avec pour tout bagage quelques valises. À Paris, on croit à un exode temporaire, persuadé que la plupart des rapatriés vont demander la nationalité algérienne. Erreur. En juin, les frontières algériennes s'ouvrent aux soldats de l'ALN cantonnés en Tunisie et au Maroc, et 355 000 nouveaux rapatriés débarquent en France, par avion ou par bateau.

Après le vote de l'indépendance en Algérie (1er juillet), tandis qu'on découvre l'amplitude des représailles nationalistes contre la communauté européenne (1 800 disparus entre mars et décembre 1962), le mouvement s'amplifie. La crise est profonde : à cause du nombre de rapatriés que la métropole va devoir « intégrer » (près d'un million, 80 000 préférant l'étranger), mais aussi à cause du sentiment généralement hostile des hexagonaux à l'égard de ces ni Français ni Algériens, dont de Gaulle lui-même jugeait qu'ils étaient les premiers responsables de leur sort.


Question 28 : Dans quelle situation se passe le rapatriement ?

 

Question 29 : Que laissent les Français d'Algérie derrière eux ?

 

Question 30 : Montrez que la réponse finale ne s'adresse pas seulement aux « Français ». Que signifie l'expression « aussi bien pour nous que pour eux » ?


















03/01/2009

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