nautilus

Gazprom, le géant gazier russe


Cet hymne à la gloire de Gazprom, le géant gazier russe, interprété par Vladimir Tumayev, dirigeant de Spetsgazavtotrans (filiale de Gazprom) et du club de foot du géant gazier, présente dans un lyrisme un peu kitsch à la mode soviétique (appréciez les "ouvriers-pionniers" et les médaillés, figures récurrentes de l'ère communiste), la carte-maîtresse de l'économie russe qui a permis à la Russie de retrouver sa puissance géopolitique.  


Gazprom (Gazavoya Promichlinost, soit « Société de production de gaz ») est le premier exploitant mondial de gaz (en 2004, 93% du gaz naturel russe, 16% des réserves mondiales) et le premier exportateur de gaz au monde. En 2007, Gazprom est la plus grosse entreprise de Russie et la 3e capitalisation boursière au monde, derrière Exxon Mobil et PetroChina. En plus de ses réserves de gaz naturel, et du plus grand réseau de pipelines au monde (150 000 km), elle détient des positions dans les banques, l'assurance, les médias, la construction et l'agriculture. En 2005, la société a contribué pour 20% aux recettes budgétaires de l'État russe et contribuait à hauteur de 8% au PIB. Elle emploie plus de 300 000 personnes.


Malgré une privatisation partielle sous la présidence de Boris Eltsine, elle reste toujours sous un contrôle étroit de l'État russe, qui, de 2004 à 2006, a fait passer sa part dans le capital de 38% à plus de 50%. Dimitri Medvedev, l'actuel président russe est l'ancien directeur de Gazprom. Aucune décision n'y est prise sans l'aval des autorités du Kremlin.

Un reportage de l'émission Complément d'enquête diffusé en octobre 2006 par France 2 pour mieux apprécier le poids du géant russe :


La domination du marché mondial par Gazprom permet à la Russie d'exercer des pressions sur les pays clients (ex-républiques soviétiques, Europe centrale et occidentale) dont certains sont dépendants de 90 à 100% des fournitures russes.


http://www.robertamsterdam.com/gazprom_tank.jpg


Les crises du gaz sont récurrentes entre Moscou et Kiev. Le géant russe Gazprom coupe en 2006 ses livraisons à l'Ukraine après plusieurs mois de contentieux portant sur le prix du gaz. En octobre 2007, Gazprom menace de réduire ses livraisons si Kiev n'honore pas avant fin octobre une dette de 1,3 milliard de dollars. Début décembre 2008, le Premier ministre russe Vladimir Poutine menace de réduire les livraisons de gaz en cas de non-paiement par Kiev ou de prélèvement illégal. Fin décembre, Gazprom décide de passer à des tarifs européens pour l'Ukraine, soit 450 dollars par 1.000 m³. Le 1er janvier 2009, la Russie coupe l'approvisionnement en gaz naturel de l'Ukraine et, par ricochet, crée une situation de pénurie dans toute l'Europe (80% du gaz russe à destination de l'Europe transitent par l'Ukraine). Le 9 janvier, un compromis est négocié par la présidence tchèque de l'UE autour de la présence d'observateurs russes, ukrainiens et européens, pour vérifier que l'Ukraine ne siphonne plus les pipelines. Le 19 janvier, la Russie et l'Ukraine signent un accord de 10 ans reconduisant l'approvisionnement de gaz russe vers l'Ukraine et l'Europe. Le 20 janvier, les livraisons de gaz à destination de l'Europe via l'Ukraine reprennent. Les tarifs appliqués par Gazprom à l'Ukraine sont passés de 179 à 360 dollars le mille de mètre cube.


Une analyse de la crise par France 24 :


L'Europe toujours sans gaz, le ton monte entre Kiev et Moscou (France 24, 13 janvier 2009)




20/05/2009

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 8 autres membres